La fête de la Pâque était maintenant sur le point d’être entonnée d’un moment à l’autre.
La pâque et le sabbat tombaient le même jour.
Il était temps que la religion vienne mettre de l’ordre.
Le ciel était vert de peur, il était accroupi, les lampes s’étaient éteintes,
la terre se coupait en deux, rompue, brisée, cassée comme un pain sans levain.
Il était grand temps de descendre Dieu du Très Haut de sa croix
sinon ce sera lui tout seul qui descendra.
Dieu ne veut toujours que descendre.
Personne n’a été capable d’enfermer Dieu au ciel, il s’en est échappé…
Cette croix c’est désormais celle qui porte chaque visage massacré,
chaque cri assassiné, chaque nuit exterminée.
Tous les horizons assassins se nouent aux quatre bras de cette croix.
Tous les poteaux de torture et d’exécution ne font plus qu’une croix.
Quand ils veulent descendre Dieu de la croix
Dieu n’est déjà plus dans les hauteurs.
Dieu ne connaît que le Très-bas.
Comme on cueille le fruit, Dieu est descendu de la croix.
Dépêchez-vous ! Il est grand temps !
La religion réclame ses droits !
Où mettrons-nous Dieu pendant ce temps là ?
Dieu est celui qui ne peut être que chez les hommes…
Chant :
Tu es venu, Seigneur,
Dans notre nuit,
Tourner vers l'aube nos chemins ;
Le tien pourtant reste caché,
L'Esprit seul nous découvre
Ton passage.
Parole de Dieu :Jn 12, 24-25
" En vérité, en vérité, je vous le dit, si le grain de blé qui tombe en terre
ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en
abondance. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s’y attacher
en ce monde la gardera pour la vie éternelle. "
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