« Il dit à l'homme qui avait la main sèche: "Lève-toi, là, au milieu." » Mc 3, 1-6

Dans ces textes de ce jour, je suis interpellée par la démesure.

David est dans une assurance qui lui donne toute sa force. Il trouve cette assurance non dans ses capacités personnelles de guerrier ou de jeune homme rusé et futé, mais dans sa foi en Dieu. Il est habité par la certitude que Dieu le sauvera. Et il a raison car il a déjà fait l’expérience du Dieu Sauveur face à des bêtes féroces alors qu’il devait garder le bétail de son père. Appuyé sur cette certitude, David peut s’exposer, exposer sa vie. Comme l’homme à la main paralysée à qui Jésus demande de s’exposer. Jésus demande à cet homme d’aller devant tous : il faut du courage pour se livrer ainsi !

Cette démesure entre la fragilité humaine et la puissance orgueilleuse m’interpelle.

Les œuvres artistiques nous représentent souvent Goliath en géant puissant, invincible, muni de sa force musculaire et de sa haute taille, dépassant l’armée d’une bonne tête. Or, il est écrit qu’il est devancé par un homme de guerre, son porte bouclier. Pourquoi donc a-t-il besoin d’un autre ? Et autre question : il lance une malédiction à l’égard de David. Pourquoi en appeler aux dieux, puisque David est si minuscule et lui si grand guerrier. Goliath aurait-il frémi ou douté devant la fragilité de David, cette fragilité qui s’expose ?

Comme Goliath, les pharisiens ont été malmenés eux aussi. Jésus les questionne dans un cadre qu’ils n’ont certainement jamais abordé.

Je ne peux conclure que ceci : la fragilité désarme le cœur de Dieu. David a été choisi; Jésus guérit le jour du Sabbat. La fragilité provoque ceux dont le cœur est trop plein d’eux même. La fragilité est révélatrice de notre cœur profond.

Alors aujourd’hui, comme cet homme, comme David, osons offrir aux autres notre fragilité dans la confiance au Dieu qui sauve !

Sœur Marie, le 22 janvier 2014