« L'obéissance vaut mieux que le sacrifice » 1S15, 22
Le prophète Samuel dit au nouveau roi Saul que « l’obéissance vaut mieux que le sacrifice ». Quelle est donc cette obéissance qui dépasse ce que la loi prescrit ?
Dans l’Evangile, les disciples de Jean et les pharisiens jeunent. Ils accomplissent donc ce que prescrit la loi. Alors pourquoi Jésus semble ne pas enseigner la même chose à ses disciples ? Je peux comprendre l’étonnement de ces personnes : Dieu a donné la loi, la loi est bonne et elle prescrit le jeûne, alors quel est donc ce changement?
En revenant à cette obéissance que Dieu aime, j’ai trouvé une piste de lecture pour ces deux extraits de la Parole de Dieu. Obéir consiste à écouter, prêter l’oreille à ce qui est dit par d’autres et également ce qui est dit dans les évènements. Obéir, c’est donc être à l’écoute des changements. Or ce que Samuel reproche à Saül, c’est de ne pas avoir été à l’écoute. Le peuple d’Israël voulait un roi comme les autres nations : Saül fut ce premier roi. Mais le roi d’Israël ne peut être comme les autres, il ne doit pas être comme les autres. Et pour se faire, il se doit d’être à l’écoute, à l’image de Dieu. Or Saül a calqué sa fonction sur celle des Nations au lieu de la calquer sur Dieu, en écoutant pour apprendre. Il a cessé d’écouter la nouveauté qui réside à être roi d’Israël du peuple de Dieu. Or il ne tire sa légitimité que dans la capacité, la qualité de son écoute. Voilà pourquoi Samuel lui dit qu’il a perdu sa qualité de roi.
Jésus renvoie aussi à cette écoute du changement. Oui, les disciples de Jean et les pharisiens jeunent car ils n’ont pas reconnu en Jésus l’époux. Jésus envoie à l’observation : comment jeuner alors qu’est présent celui qui comble tout en nous ? Comment exprimer un manque alors que celui qui comble tout manque est présent. Cela n’a pas de sens !
Jésus nous invite à du bon sens, à l’écouter avec tous nos sens. L’ancien et le nouveau sont précieux, mais ils ne peuvent se juxtaposer n’importe comment d’où ses exemples de vin et de tissus. Jésus nous invite à l’harmonie entre l’ancien et le nouveau, pour que rien ne soit abimé, ni l’ancien, ni le neuf.
Sœur Marie, le 20 janvier 2014
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