Triduum Pascal : " Chemin de Croix" extrait de Jean Debruynne


 

III - Il tombe la face contre terre

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Chant :
Aux pas de nos déroutes,
Aux larmes du remords,
C'est Toi qui pleures sur nos croix
Et nous passons sans te voir.

 


Un arbre mort passe le long des rues.
Un arbre lourd du poids de tous les regards d’argile qui viennent se poser sur lui…
L’arbre mort tente de faire son chemin de ruelle en ruelle
entre les crocs de l’ombre, les morsures du nouveau jour.
Ils le font sortir de la ville. Ils l’expulsent.

Jésus est mis à la porte de Jérusalem, chassé de la ville,
comme Adam et Eve ont été chassés du Paradis.

       Un arbre mort flotte ainsi par-dessus les têtes
       et les regards ne se lèvent même plus pour poser des questions.
       Tout est dans l’indifférence.

Il y a longtemps que les condamnés à mort n’ont plus aucune espèce d’importance.
Ils sont devenus une habitude.
Les serrures des camps de la mort dorment tranquilles dans leur non-dit.
On pourra toujours dire que l’on n’était pas au courant.
C’est seulement un massacre. Sur le coup cela fait un choc, mais c’est tellement vite passé.
C’est chaque jour qu’il faut renaitre sans cœur.

       Un arbre mort est trainé à l’épaule.
       Un arbre dont les ombres sont déjà taillées en croix sur les pavés.
       Il avance lentement, terriblement lentement.

Tout à coup le ciel bascule si vite que les pavés marchent sur les oiseaux.
Lui est parti les deux bras en avant. Ses deux mains touchent l’autre rive
mais lui est écrasé sous le bois de la croix.
Comme la foule qui s’écrase dans le métro à six heures du soir.
Ecrasé comme la grappe de raisin dans le pressoir.
Dieu est tombé dans le système.
Dieu en s’écrasant sur le sol ne fait rien d’autre que de rejoindre tous les écrasés.
Dieu en est là, il est tombé bien bas.
Le Très Haut est tombé dans le bien bas, La face contre terre.
On le croit le naufragé de son échec, il n’est que raison.

Désormais Dieu n’est Dieu que parce qu’il a décidé dans son humilité,
de partager la mort avec la mort.


Parole de Dieu : Philippiens : 2,6-8
"Lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une aubaine d’être à l’égal de Dieu.
Mais il s’est vidé lui-même, prenant la condition d’esclave ; devenu semblable aux hommes,
et, reconnu à son aspect comme un homme, il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort, oui, à la mort sur une croix. "


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