Triduum Pascal : " Chemin de Croix" extrait de Jean Debruynne


 

II - Ils lui mettent tout sur le dos

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Chant :
. Au cœur de nos détresses,
Aux cris de nos douleurs,
C'est Toi qui souffres sur nos croix
Et nous passons sans te voir.

Au vent de nos tempêtes,
Au souffle des grands froids,
C'est Toi qui doutes sur nos croix
Et nous passons sans te voir.
   
 


Il fait encore nuit, nuit qui s’obstine à fermer les yeux.
Cette nuit là tourne en rond, elle traîne, elle tergiverse,
elle n’en finit pas, elle hésite, elle a peur de n’avoir pas le temps d’arriver en rampant,
jusqu’à la frontière du petit jour.
Le froid grandit… Pour la troisième fois, Simon Pierre, le futur pape,
vient justement de renier Jésus. Il était temps !
Le coq peut enfin chanter à voix claire et haute,
donnant l’ordre au petit jour de se lever…
C’est un nouveau jour qui naît. C’est un jour nouveau comme on n’en n’a jamais encore vu.
C’est un premier jour.
Le jour que le reniement de Pierre fait naître n’est plus celui de la justice qui condamne
mais celui de la justice qui réconcilie.
Non plus le jour d’une condamnation à mort
mais le jour d’une naissance…
celui qui chante à tue-tête en pleine rue :
« Tes péchés sont pardonnés !... » (par la foule)
Alors ils en profitent ils mettent tout sur le dos de Jésus.
Toutes les choses au hasard
Toutes les ruptures, les cassures, toutes les brisures et toutes les coupures,
les rouillures, les souillures, les murs et les murmures…
Tout, ils lui mettent tout sur le dos.
Leurs peurs, leurs doutes, leurs rancœurs, les rancunes, les mauvaises récoltes…
« C’est de sa faute ! »
Le mildiou de la vigne
« C’est de sa faute ! »
Le manque de figue cette année…
« C’est de sa faute ! »
Tous les feux qui se sont éteints dans les cœurs brisés
Et les bonheurs que l’on croyait bien tenir en ses mains et qu’on ne fait qu’étouffer.
Ils lui mettent tout sur le dos.
« C’est de sa faute ! c’est sa faute à lui ! c’est sa très grande faute !...»
Ils lui mettent tout sur le dos.

Mais c’est lui Jésus qui prend sa croix, seul et lui-même.
Il prend sa croix comme on prend ses responsabilités.
Comme un immigré à la frontière, qui ne sait ni lire, ni écrire,
Jésus signe d’une croix.


Parole de Dieu : Jean 19, 16-17
" Ils emmenèrent Jésus. Celui-ci dût porter lui-même sa croix pour sortir de la ville
et aller à un endroit appelé le lieu-dit du crâne, Golgotha en Hébreu. "

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