Ce mois d'octobre le
17 et 18, a eu lieu notre quatrième rencontre (sur
sept) : " Approcher la foi par les cinq sens " à
Saint Guilhem-le-Désert. Le sens qui nous intéressait,
pendant ces deux jours-là, était l'ouïe.
Occasion pour nous de tendre l'oreille aux enseignements.
1 Un homme unifié
:
Nous avons commencé par le fondement de l'anthropologie
biblique ; afin de nous débarrasser du dualisme corps et
âme cher à la philosophie grecque, pour nous recentrer
sur la pensée sémitique de l'homme biblique qui, lui,
défend toujours une conception unitaire de l'homme.
L'important pour nous, hommes et femmes croyants, est de bien saisir
le fondement de l'être humain unique dans ses trois aspects
indissociables :
'
Un être de chair (en hébreu : Basar)
' Un être animé d'une puissance de vie (en hébreu
: Nefesh)
' Un être en Alliance avec Dieu et qui reçoit le Souffle
comme altérité et don (en hébreu : Ruah).
Comme nous le savons, par la recherche médicale, l'oreille
est l'organe de l'audition mais aussi celui de l'équilibre.
Or l'homme biblique relie intuitivement l'écoute avec tout
le corps, ainsi nous lisons au livre du Deutéronome (Dt 6,4-6)
:
" ÉCOUTE Israël ! Le Seigneur [
] Tu
les répéteras à tes fils ; tu les leur diras
quand tu seras assis et quand tu marcheras, quand tu seras couché
et quand tu seras debout [
] "
3 À l'écoute
de la Parole de Dieu :
" Sh'ma Israël " : on
peut lire cent cinquante fois cette invitation à écouter
Dieu dans l'Ancien Testament. C'est dire combien l'écoute
semble difficile pour l'homme, et aussi qu'il n'y a pas d'autre
chemin, que celui d'écouter la Parole de Dieu, pour grandir
dans l'Alliance.
Nous
avons travaillé sur des textes et des paraboles : à
travers la Sagesse de Salomon (1R3,1-28) lui qui avait demandé
en songe au Seigneur " un cur écoutant et intelligent
" et le charisme de discernement c'est à dire "
entendre le droit ". Salomon c'est aussi celui de la parole
de folie " Coupez en deux l'enfant vivant et donnez-en une
moitié à l'une et une moitié à l'autre.
" Celle qui sépare ce qui était fusion et confusion
entre vie et mort, mensonge et vérité, sujet et objet.
Avec David et la pédagogie du prophète Nathan (2Sm
11,1-12,25), nous entendons la parabole de la brebis volée
à l'homme pauvre par le riche propriétaire sans scrupule.
Cette parabole permet au roi David d'entendre où son cur
est capable de s'émouvoir pour la justice et d'ainsi reconnaître
la vérité (son adultère avec Bethsabée
et le meurtre d'Urie) pour que la vie reprenne son droit.
Avec Jésus, dans la parabole du semeur (lue en Marc 4 et
Matthieu 13), il est question des oreilles qui entendent et de celles
qui n'entendent pas (Cf. Is 6,1-13). Nous avons toujours le choix
de reconnaître les paroles de Jésus comme celles de
la vie éternelle (Cf. Jn 6, 68-69) ou vouloir le faire taire
comme le réclament ses détracteurs qui refusent d'écouter.
Cela rejoint l'expression du cur incirconcis et du cur
circoncis (Lv 26,41). La circoncision comme le Seigneur le demande
à Abraham (Gn 17,10) est le signe de l'Alliance, une oreille
incirconsise est une oreille fermée aux paroles d'alliance
; au contraire du cur qui écoute (1R 3,9).
(Béatitudes, La Cantate
des Nations, Paroles de Didier Rimaud, Musique de Patrick Lamon)
:
Heureux celui qui chante
et qui peut ajouter à la beauté du monde
Heureux celui qui prête sa voix à toute espérance
d'homme
Heureux celui qui mêle dans son chant le rire et les larmes
des siens.
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