« Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru » Mc 16, 15-18
Voici un texte qui pourrait probablement figurer parmi les meilleures publicités pour être croyant. Voilà ce qu’apporte la foi : chasser les démons, parler des langues nouvelles, saisir des serpents, boire du poison mortel et rester en vie, guérir les malades. Si après une telle liste d’effets surpuissants, personne n’est poussé à croire, je ne sais pas quels arguments employer pour convaincre ni quelle catéchèse mettre en place.
Et bien, oui, ce texte m’intrigue parce que je le trouve mystérieux, étrange et d’une certaine façon inaccessible. Moi-même, je suis croyante, je suis baptisée. Et pourtant tous les effets semblent m’échapper ou du moins inconnus. Je ne suis pas certaine d’avoir connu ou vécu tous ces effets tels qu’ils sont décrits par Marc. Alors publicité mensongère ou dois-je entendre ce texte autrement ?
Jésus s’adresse à ses disciples, qui se sont enfermés dans la peur après sa mort. Ils n’ont même pas cru à ceux qui disent avoir vu Jésus ressuscité. Pourtant, il fut un temps où ils ont cru, ils ont suivi Jésus sur les routes d’annonce de l’Evangile. Mais tout est comme oublié en eux. La peur semble avoir tout rasé. Ils ne se bougent plus. Et Jésus vient leur redonner vie.
C’est peut être le signe de la vie qui traverse ce texte. Il s’agit de croire que l’annonce de l’Evangile transmet la vie. Proclamer l’Evangile à la Création, c’est apporter, dire la vie dans une Création jusqu’alors marquée par le péché. Le serpent dont il est question ne nous fait-il pas penser au serpent menteur de la genèse, à notre difficulté sans Dieu à vivre ensemble. L’Evangile me renverse, nous renverse et renverse la Création. Avec la foi dans Jésus ressuscité, c’est désormais la vie qui est centrale, qui gagne. Croire, semer la foi, c’est semer la vie, c’est apporter la guérison aux malades.
Que nous vivions Seigneur ! Que ton évangile nous fasse vivre !
Sœur Marie, le 25 janvier 2014