Qu’a-t-il vu pour croire ?

C’est aujourd’hui le Jour de la résurrection, le Mystère du passage de la mort à la vie, le Mystère central de notre foi ! A Saint Guilhem, nous avons traversé toute la nuit, d’abord par une longue marche de 23 heurs à 4 heures, ensuite par la Vigile Pascale célébrée au petit jour, de 5 heures à 8 heures.

Et ce matin, je suis particulièrement touchée par ce que voient Pierre et l’autre disciple dans l’Evangile de ce jour : « Ils voient les linges gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête ; non pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit » (6b-7). Ensuite, l’Evangéliste nous dit, de l’autre disciple : « il vit et il crut » (8b).

Que voit-il ? Des linges et un suaire … et entre ces deux choses … il n’y a rien, ou plutôt, il y a un espace libre… Cela me rappelle le Saint des Saints du Temple de Salomon où la Présence de Dieu est signifiée par l’espace libre entre les ailes des 2 chérubins. J’aime à penser que le disciple a vu un espace, l’espace d’une Présence qui n’est plus enfermée dans un corps physique, mais qui se laisse pressentir à qui sait voir autrement la réalité.

Devant cette scène : deux linges qui recouvraient un mort, déposés à distance l’un de l’autre … Devant cette scène, je peux voir la disparition, l’enlèvement du corps, comme Marie de Magdala venue au petit matin. Mais je peux aussi voir le Mystère d’une Présence nouvelle.

C’est ainsi que je veux regarder chaque événement de ma vie et du monde ! Non pas regarder ce qui était et est perdu, mais regarder ce qui s’offre du mystère de la vie dont je ne vois rien encore mais qu’il me faut espérer et croire !
Voir : Lundi de Pâques