Jésus a perdu son visage d’homme.
Tout au long du chemin de croix,
il a décidé de ramasser tous ces cœurs qui ne sont même plus dans les cœurs.
Il est seul. Le sol est dur. Il n’en peut plus!

S’il continue comme cela, il n’arrivera pas au bout, il sera mort avant !
Pour que la mort soit efficace il ne faut crucifier que les vivants.
Les morts ne peuvent plus être condamnés à mort.
Le condamné n’a pas le droit de mourir avant.
Il doit attendre que le bourreau donne l’ordre.
Il faut sauver Dieu !
Il ne faut pas le laisser mourir sinon on ne pourra plus le crucifier !
Ce n’est pas la charité qui vient au secours de la justice, c’est la réquisition.

Et pourtant c’est inutile de vouloir prendre la place de l’autre.
Je ne pourrai jamais faire à la place de l’autre ce qui lui seul peut faire,
C’est la frontière de l’Autre,
je ne peux pas plus naître à sa place que de mourir à sa place.
Dieu se tient sur cette frontière.

Ils mettent la main sur Simon et le réquisitionne.
Simon n’est pas des nôtres. Il est d’ailleurs, c’est un étranger, il est de Cyrène.
Simon, le sauveur de Dieu n'est pas un prêtre, pas un archidiacre
pas un théologien, pas un liturgiste, pas un saint.
Il est juste un passant, le premier sur la scène.

Et pourquoi Dieu va-t-il toujours chercher les autres ?
Ceux qui sont d’ailleurs ?
Ceux qui sont différents ? les étrangers ?
Pourquoi est-ce toujours l’Autre que Dieu appelle ?

Mais peut-être que l’autre c’est moi et je ne le sais pas,
que je ne peux pas le savoir.
C’est Simon de Cyrène qui aide Jésus à porter sa croix…

Chant : Ta nuit sera lumière
Si tu détruis ce qui opprime l’homme,
Si tu relèves ton frère humilié,
La nuit de ton combat sera lumière de midi (bis)
Alors, de ton pas, pourra naître une danse,
La danse qui invente la terre de demain,
La danse qui invente la terre de Dieu.

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