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Il n'est pas question de rappeler ici l'histoire de l'Abbaye, avec ses grandeurs et ses misères, jusqu'à sa suppression en 1790. On sait qu'une période sombre va suivre, marquée par la dislocation et la dispersion de bien des éléments des bâtiments monastiques et du cloître. Fort heureusement, et surtout à partir de 1840, des efforts de sauvegarde, de regroupement, puis de restauration vont voir le jour. Et cela continue aujourd'hui. L'inauguration du Musée Lapidaire entièrement restructuré s'inscrit comme un moment capital dans cette mise en valeur d'un patrimoine ô combien précieux...

En rappelant l'histoire, en exposant et en mettant en valeur les " pièces majeures de ce véritable " trésor " de pierre " (R. Saint-Jean), nous rendons hommage au passé, depuis les architectes, bâtisseurs et sculpteurs d'autrefois, jusqu'à tous ceux qui ont su, souvent avec passion, œuvrer pour que cela soit possible. Nous accueillons ce que le passé nous a légué, et nous l'accueillons avec respect, comme un don merveilleux qui nous est fait. Derrière les œuvres, ce sont des personnes qui se laissent deviner, comme le suggère astucieusement le film projeté dans le Musée...

Respecter vraiment le passé, ce n'est pas s'y enfermer, mais le transmettre enrichi aux futures générations. Ainsi se vit la tradition, au bon sens du mot. Comment mieux l'exprimer qu'en laissant la parole au " fada ", ce grand et discuté architecte que fut Le Corbusier ; il disait :
" La tradition est la somme consignée de toutes les novations, et par là même, le plus sûr tremplin pour la projection vers l'avenir. "

Extrait de la préface du père Gui Laure, prêtre, recteur actuel de l'Abbatiale

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